Les rebelles centrafricains de la Séléka, majoritairement musulmane, ont signé mercredi un cessez-le-feu avec les milices chrétiennes "anti-balaka" après avoir renoncé à leur demande de scission du pays en deux entités sur une base religieuse.
L'appel de la Séléka en faveur d'une partition du pays entre un Nord musulman et un Sud chrétien avait manqué de faire dérailler les négociations qui réunissaient 169 délégués représentant le gouvernement de transition, la société civile et différents groupes armés centrafricains.
Le cessez-le-feu a été signé à Brazzaville en République du Congo, dans le cadre des pourparlers entamés lundi sous la houlette du président Denis Sassou N'Guesso, qui a joué les médiateurs dans la crise qui son voisin. Les violences en République centrafricaine ont fait des milliers de morts et un million de déplacés, soit environ le quart de la population.
"Nous avons fait la première étape aujourd'hui. Le voyage sera long, mais nous avons fait des promesses. Après ce qui s'est passé ici, je suis confiant", a déclaré Denis Sassou N'Guesso lors de la cérémonie de signature.
De nouvelles négociations vont maintenant se tenir en République centrafricaine pour établir les conditions du désarmement des Séléka et des anti-balaka et esquisser un projet politique pour le pays.
"Nous avons signé cet accord de cessez-le-feu aujourd'hui devant tous. Notre engagement est ferme et irréversible", a déclaré Mohamed Moussa Dhaffane, chef de la délégation Séléka aux discussions.
Patrick Edouard Ngaissona, chef de la délégation anti-balaka, s'est lui aussi engagé en faveur de la paix. Toute personne prise en train de rompre le cessez-le-feu sera arrêtée, a-t-il dit.
Les tensions communautaires restent vives dans l'ancienne colonie française plus d'un an après la prise du pouvoir par la Séléka, une coalition de rebelles issus du nord du pays associée à des combattants du Tchad et du Soudan, en mars 2013.
Le règne de la Séléka a été marqué par des exactions qui ont entraîné la création des milices "anti-balaka", milices d'auto-défense majoritairement chrétiennes, qui s'en étaient en retour pris à la communauté musulmane.
Le cycle des violences et des représailles s'est poursuivi malgré le retrait du pouvoir de la Séléka en janvier dernier et l'intervention des forces africaines et des soldats français de l'opération Sangaris. (Avec Bate Felix; Jean-Stéphane Brosse, Marine Pennetier et Danielle Rouquié pour le service français)
Centrafrique-Cessez-le-feu signé par la Séléka et les anti-balaka
Les rebelles centrafricains de la Séléka, majoritairement musulmane, ont signé mercredi un cessez-le-feu avec les milices chrétiennes anti-balaka après avoir renoncé à leur demande de scissi...