Par Talha Mahamat Allim
Genève, Suisse.
Le mois béni de Ramadan de l’année 2014 s'achève. Ce mois demeure incontestablement un moment de vie spirituelle, sociale et humaine exceptionnelle avec ses immenses promesses de récompenses divines. A la fin de ce cheminement, que nous avons vécu ensemble à travers les modestes contributions sur ce mois exceptionnel, nous aimerions souhaiter ici à toute la Communauté musulmane, une excellente Id Al-Fitr Al-Moubarak.
La célébration de la fin du jeûne de Ramadan est à la fois personnelle et collective: personnelle, car elle appelle à garder la maîtrise de soi et la crainte d’Allah; elle est collective dans la mesure où on fait la fête ensemble, on se rend visite les uns les autres, et on échange des cadeaux dans la joie de la dévotion et la bonne humeur.
Au-delà de l’aspect spirituel et festif, n’oublions pas de nous acquitter de la Zakatal-Fitr. Cette aumône obligatoire doit être versée au plus tard avant la prière de la fête aux huit (8) catégories citées dans le verset 60 de la sourate 9 du Qur’àn, entre autres : les pauvres, les nécessiteux, ceux qui sont lourdement endettés, ceux dont les cœurs sont à consolider,... Cela leur permettrait ainsi de passer la fête dans la joie et la paix en leur épargnant de tendre la main ce jour-là. Cet acte de solidarité et de charité assure qu’aucun membre de la Communauté ne soit exclu du plaisir des festivités communautaires.
N’oublions pas non plus que pendant cette période de Ramadan, certains ont vécu des épreuves difficiles (maladies, décès...), d’autres continuent à rencontrer des difficultés dans leur vie quotidienne, d’autres encore les vivent le jour même de la fête. Puisse Allah le Très Miséricordieux exaucer les vœux les plus ardents de chacun d’entre nous.
Il nous semble fondamental d’intégrer les valeurs, vertus et principes du mois béni de Ramadan dans nos habitudes quotidiennes jusqu’à ce qu’ils deviennent la fondation de notre manière de vivre, de penser, d’agir et de se comporter. Au-delà du cheminement spirituel d’un mois, c’est un savoir-vivre, un savoir-être auquel Allah nous enjoint pour toute notre vie. Cette injonction divine s’accompagne non seulement de devoirs mais aussi de privilèges qui amènent le croyant à faire de sa vie une trajectoire de conquête du Paradis, qui de facto signifie échapper au châtiment. Et parmi les nombreux noms et les diverses descriptions alléchantes qu’Allah fait du Paradis dans le Qur’ân, il y en a un qui sert déjà de repère – Dàrus-Salàm, La demeure indemne de tout mal – (V.127, S.6).
Ce paradis qui est donc la finalité de la vie après la mort - auquel nous aspirons en tant que croyant, le Prophète nous informe que nous y entrerons rajeunis à 33 ans, avec le faciès de notre ancêtre Adam, dotés chacun de capacités physiques équivalentes à 100 unités d’un humain, en particulier dans le manger, le boire et l’accouplement et le tout est évacué par des sueurs aux odeurs du Musc pur, c’est-à-dire un excellent parfum du paradis. Et puisque la mort elle-même sera exécutée le jour du jugement dernier, c’est la vie éternelle – comme le cite 40 fois le Qur’ân, aussi bien pour les bienheureux habitants du Paradis (Qu’Allah nous compte parmi ceux-là) comme pour les châtiés (Qu’Allah nous préserve d’un tel sort).
Tout ce qui précède fait partie des leçons que nous apprend le mois béni de Ramadan. Il rappelle à l’âme humaine (nafs) qu’elle est faible et pauvre, qu’elle dépend de Dieu pour satisfaire ses besoins élémentaires. Gardons-les à l’esprit, et rappelons qu’il y aura encore les six jours du mois de Shawwâl pour avoir l’opportunité de nous imprégner de nouveau des vertus de ce mois béni. Selon Abû Ayyûb, le prophète Muhammad a dit: «Quiconque jeûne le mois de Ramadan puis le fait suivre d’un jeûne de six jours durant le mois de Shawwâl sera considéré comme ayant jeûné toute sa vie.» (hadice rapporté par Muslim).
Au demeurant, n’oublions jamais la terrible échéance de la mort et qu’on doit rendre des comptes de nos actes un jour. De ce fait, il faut faire face à ses faiblesses tout comme à ses tentations et faire en permanence l’effort sur soi (djihad Al nâfs) pour rester sur la voie de l’agrément d’Allah. Il n’est jamais tard pour bien faire.
Nous demandons à Allah le Très Miséricordieux d’agréer notre jeûne ainsi que tous nos actes de dévotion, nous couvre de Sa Grâce, de Sa Protection, de Sa Miséricorde, pardonne nos péchés, répande sur nous Ses Bienfaits infinis et nous donne la possibilité de vivre cette belle expérience spirituelle, sociale et humaine l’année prochaine Incha Allah et aussi longtemps que possible.
Dans l’attente de ce rendez-vous de l’année prochaine Incha Allah, recevez tous nos vœux les meilleurs et sollicitons votre pardon.
Bonne fête à toutes et à tous.
Fi Amanillah
Talha Mahamat Allim
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Quelles leçons nous apprend le mois béni de Ramadan qui s’achève?
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