Au Tchad, devant la faiblesse avérée d’une opposition politique défaitiste et démissionnaire, les organisations de la société civile, assurent le relai et assument pleinement leurs rôles de contre-pouvoir aux côtés d’une presse indépendante face à un régime autocratique et dangereux.
Notre blog rend hommage à trois responsables qui animent des structures associatives dans le cadre de défense des droits de l’homme et des libertés en général. Il s’agit de :
Mahamat Nour Ahmed Ibedou, intellectuel, il anime avec ses collégues la Convention Tchadienne pour la Défense des Droits de l’Homme (CTTDH). Conséquence d'un engagement militant, il a perdu son poste pour consacrer son temps et son énergie pour le respect des droits de l’homme au Tchad. Son organisation a publié plusieurs rapports et communiqués de presse, dénonçant la dégradation et les violations sans cesse des droits de l’homme sous le régime actuel, incarne par Idriss Deby.
Eric Hérvé, journaliste et juriste, il dirige l’Association Sociale des Jeunes pour la Défense des Droits de l’homme (ASJDH). Eric abat un travail d’alerte et de veuille sur l’ensemble du territoire national, pour dénoncer les atteintes multiples et diversifiées dont sont victimes les citoyens tchadiens. Depuis quelques jours, il assiste les déguerpis de Nguéli, les prisonniers politiques et des droits communs. Son travail est difficile dans un environnement politique menaçant et incertain.
Mahamat Zène Chérif, ancien étudiant tchadien à Alger, il a décidé de rentrer en 2009 au Tchad, pour reprendre ses activités au sein du Collectif des Associations et Mouvement de Jeunes du Tchad (CAMOJET), où il est le Secrétaire Général. Son organisation a clairement déclaré s’opposer au 4ème mandat d’Idriss Deby.
Lors de la récente tournée de François Hollande au Tchad, les organisations de la société civile, ont adressé une lettre ouverte à l’Ambassade de France en vue de solliciter une audience avec le Président français pour lui présenter leurs doléances. Prétextant avoir un agenda, chargé, Hollande a délégué Thomas Milénio, son conseiller Afrique de rencontrer les responsables tchadiens de la société civile.
Avec la tenue à Ndjaména du 9 au 11 septembre 2014 du Salon International des Technologiques de l’Information et de la Communication (SITIC), la société civile tchadienne, a de nouveau, exprimé à travers des communiqués de presse et les médias locaux, sa désapprobation à ce colloque qui a mobilisé des fonds alors que les populations tchadiennes vivent dans un océan de misère indescriptible et une insolence sans commune mesure du pouvoir.
Dans un pays comme le Tchad où le pouvoir rend difficile le travail des organisations de la société civile, il convient de saluer et apprécier la bravoure de ces hommes qui défient nuit et jour un pouvoir militaire. Respect !
La rédaction du blog de makaila