
La remise en eau du lac Tchad, un grand projet digne des BRICS
Le 10 février 2015, une cinquantaine de personnes ont participé à Paris au séminaire diplomatique organisé par Institut Schiller sur le thème : " Avec les BRICS, pour un système gagnant-gagn...
http://www.solidariteetprogres.org/acheikh-ibn-omar-lac-tchad-brics.html
Intervention d’Acheikh Ibn-Oumar, ancien ministre des Affaires étrangères du Tchad
Je voudrais d’abord remercier l’Institut Schiller pour cette initiative.
On m’a demandé de parler de l’idée deTransaqua, qui n’est pas encore un projet mais une proposition concernant le bassin du lac Tchad, c’est-à-dire le Tchad et les pays voisins, et même au-delà. Nous voyons sur la carte la situation géographique de mon pays, avec la Libye au nord, le Soudan à l’est et le Centrafrique, le Cameroun, le Nigeria et le Niger au sud. Je n’ai pas besoin de vous dire que ce sont tous des pays qui connaissent beaucoup de problèmes en ce moment, en particulier des problèmes sécuritaires. Le Tchad est dans une situation un peu apaisée, son histoire ayant été très troublée jusqu’à récemment. Il a toujours abrité, depuis son indépendance, une base militaire importante, et depuis ces derniers mois, à cause de la situation au Mali, au Sahel, il abrite le quartier général de la force dite« Barkhane », la force d’intervention française contre le terrorisme dans la région du Sahel.
Ainsi, que ce soit du point de vue de l’actualité ou de celui de l’histoire, le Tchad et les pays d’Afrique centrale qui l’entourent, ceux du Sahel en particulier, sont avant tout marqués par l’aspect sécuritaire, militaire, à travers le conflit interne et les interventions extérieures. C’est pourquoi il est très judicieux – et il faut saluerl’Institut Schiller, qui a décidé de dépasser la perspective conflictuelle et géopolitique – de parler de développement et de projets à très long terme. Cette question est souvent absente des préoccupations de ceux qui sont concernés, y compris de nous autres Tchadiens, opposants ou non, qui nous positionnons comme des militants politiques pour changer la réalité chez nous. Nous sommes souvent plutôt polarisés sur des problèmes d’élections, de formation de gouvernement, d’alliances extérieures et consacrons peu de temps aux problèmes profonds liés au développement. Cela est donc une très bonne initiative et un exemple à suivre.