Suite à un souci technique qui a alerté le communiqué de presse du M3 F,nous nous en excusons auprès de nos lecteurs(rices). Nous reprenons la nouvelle version du communiqué.
MOUVEMENT DU 3 FEVRIER
Communiqué n°002
Culte de la personnalité : après le dinosaure de Daoussa, les cahiers d'écoliers de Hinda
Le régime d'Idriss Déby s'enfonce tous les jours un peu plus dans un culte de la personnalité qui n'a rien à envier à ceux de la Corée du Nord et des ex-Républiques soviétiques. Car, en effet, alors que les tchadiens continuent à mourir de faim et à vivoter dans la pauvreté la plus grande, Déby et les membres de sa famille se prennent au jeu de l'auto-panégyrique, jeu pour le moins dangereux auxquels se sont déjà adonnés de grands démocrates africains tels que Mobutu, Idi Amin Dada ou bien encore le « Napoléon » de Bangui, alias Jean-Bédel Bokassa. Inutile de préciser de quelle manière ces Hommes admirables ont terminé leur carrière de « père de la nation », « lumière de la patrie » et autre titres crypto-impériaux.
Un exemple : il y a quelques jours de cela, le pouvoir tchadien a décidé de « faire don » aux écoliers de Ndjamena d'un peu plus 30 000 cahiers. Une aumône devrait-on dire, quand on sait que le dictateur du Palais Rose investit trois fois moins dans l'éducation que dans la défense et que le système éducatif tchadien est l'un des plus délabrés de toute l'Afrique francophone. De plus, comme on le sait au Tchad, une aumône du pouvoir n'est jamais sans contrepartie. Et en effet, quelle ne fut pas la surprise des enseignants présents de découvrir que ces cahiers revêtaient tous en couverture l'effigie de la première dame, Hinda Déby Itno.
On savait déjà qu'Hinda possédait une appétence démesurée pour la gloriole. On se souvient notamment qu'elle avait fait écrire par un nègre une autobiographie impudemment intitulée « La main sur le coeur », autobiographie qu'elle avait fait imprimer à compte d'auteur, aucune maison d'édition n'ayant voulu de son chef d'oeuvre (y compris l'Harmattan, c'est dire...). Dans celle-ci, elle racontait notamment qu'elle préparait des oeufs au plat à son Président-dictateur de mari et qu'elle le réveillait après sa sieste, autant de petits détails qui ont du profondément intéresser le tchadien moyen qui, lui, n'a même pas d'oeufs au plat à se mettre sous la dent.
Si la première dame excelle toute particulièrement dans le domaine du culte de la personnalité, les autres membres de la famille Itno ne sont pas en reste. Daoussa, notamment, le frère-Ministre des Télécoms qui raconta sans vergogne à la Télé Tchad que son grand-père avait tué le dernier dinosaure, un serpent à deux têtes dont la mort avait provoqué un tremblement de terre et l'accouchement de toutes les femmes de la région. Le dernier dinosaure s'étant éteint il y a soixante cinq millions d'années et le dernier serpent à deux têtes connu ayant été aperçu dans l'adaptation des douze travaux d'Hercule par Walt Disney, il est permis à tout à chacun de juger du sérieux de ses propos.
Ce Grand-guignol permanent serait presque drôle si ces curieux personnages n'étaient pas dans le même temps des criminels en puissance, réprimant sans aucun état d'âme l'émergence de toute velléité libertaire au Tchad.
Conclusion : heureusement que le ridicule ne tue pas, sinon la famille présidentielle se retrouverait toute entière à Lamadji.
Fait à Bondy le 14 février 2014,
Collectif