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Misca Centrafrique : pourquoi Idriss Déby Itno a jeté l'éponge

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Exaspérés d'être accusés de partialité en faveur des musulmans, les Tchadiens ont décidé de retirer leur contingent de la Misca en Centrafrique.

Le sommet UE-Afrique n'aura finalement pas permis d'accroître la présence militaire étrangère en Centrafrique. Quarante-huit heures après l'officialisation du lancement de la mission européenne, qui doit déployer 800 soldats à Bangui d'ici à la fin du mois de mai pour une durée de six mois, coup de théâtre : le Tchad décide de retirer progressivement son contingent (entre 800 et 950 hommes) de la Misca, la force africaine.

L'annonce de N'Djamena s'est faite dans la confusion. Il est environ midi, le 3 avril, quand la délégation tchadienne annonce une conférence de presse imminente de Moussa Faki Mahamat, le ministre des Affaires étrangères. L'intéressé déboule un peu plus d'une heure plus tard, cherche désespérément une salle disponible, s'agace du manque de réactivité des organisateurs, puis annonce la décision de son pays avant que sa délégation ne distribue un communiqué en explicitant les raisons.

La Misca perd l'un de ses contingents les plus aguerris

Ce choix, le président Idriss Déby Itno l'avait annoncé la veille à la présidente de la transition, Catherine Samba-Panza, peu de temps avant la réunion consacrée à la RCA. Pour le Tchad, les déclarations de Thomas Théophile Tchimangoa, le ministre centrafricain de la Défense, ont été l'accusation de trop. "Si un pays voisin ou ami veut jeter le discrédit, le désordre, que les institutions internationales prennent leurs responsabilités", avait lancé le ministre après que, le 29 mars, des soldats tchadiens, pris dans une embuscade à Bangui, ont riposté violemment, tuant une trentaine de civils.

Si l'on ne connaît pas encore les modalités de ce retrait progressif, il ne sera pas sans conséquences. Même si le travail de la force tchadienne, aujourd'hui déployée dans plusieurs villes du Nord comme Kaga-Bandoro ou Ndélé, est controversé, la Misca perd l'un de ses contingents les plus aguerris. Surtout, cette décision devrait affecter des relations bilatérales déjà altérées. À l'évidence, N'Djamena manifeste là sa défiance envers les autorités centrafricaines. Et s'interroge ouvertement sur la proximité de certains membres du gouvernement avec ceux qui, parmi les officiers de l'armée centrafricaine, fraternisent avec les anti-balaka, voire les encadrent.

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Par Vincent Duhem, envoyé spécial à Bruxelles

 


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