On a souvent coutume de dire que le temps des études supérieurs correspond pour les jeunes gens, à l’époque où ils tournent leurs regards vers de nouveaux horizons ou ils ouvrent leur esprit et leurs cœurs à d’autres idées, des nouvelles expériences ; prendre conscience des enjeux du monde dans lesquels on vit, transcender ces différences, avoir une vision patriotique des enjeux nationaux au-delà des clivages ethniques et régionales, s’ouvrir aux autres compatriotes, que c’est là qu’ils commencent le long trajet qui mène de l’innocence de la jeunesse aux responsabilités de l’âge adultes, enfin, et peut-être surtout voir le Tchad de demain démocratique, prospère et où règne la justice et la fraternité au-delà des barrières tribales, régionales ou politiques.
Mais chez l’étudiant Tchadien de l’étranger, le constat est amer et tout autre, on assiste chose incroyable, pour ceux qui demain auront la(lourde) charge de « gouverner » un Tchad nouveau, à des regroupements clanique sous forme d’assemblée général pour prendre des « mesures » et ce « coordonner » afin d’être sur la même longueur d’onde pour les élections ou le renouvèlement du bureau estudiantin, une absence totale de vision de la patrie et du monde et une manie à se regrouper en clan et en tribu. Une anecdote qui illustre malheureusement cela, il y a deux semaines un groupe étudiant Tchadiens en Algérie refusèrent de manifester avec leurs compatriotes pour plus de droit et de transparence dans l’octroi de la bourse, tout simplement parce que…l’ambassadeur et le Directeur de la bourse est de leurs ethnies et que ceux manifestent ne seraient que des opposants et même des rebelles. Comment des gens « instruit » et ayant un niveau d’éducation et de culture puissent agir ainsi?.
Cette propension à voir toujours les choses sous un angle politique et ethnique, conduit à la polarisation du débat politique dans la jeunesse Tchadienne; entre ceux qui sont « contre » le régime donc automatiquement de son cercle familial et de son parti, tu es rebelle et ceux qui sont pour le régime. Cela crée un environnement conflictuel et qui ce répercute sur les relations entre compatriote, des gens pourtant jeunes qui n’ont pour beaucoup jamais connu la guerre, les rebellions ou les meetings politique.
En toute connaissance de cause je suis certain que ces gens sont minoritaires et ne représentent en aucun cas la jeunesse Tchadienne dans son ensemble. On est à un siècle de lumière, de grandes mutations intellectuelles et scientifiques, l’ethnocentrisme et le régionalisme doivent être classés au placard de l’histoire, ils n’ont pas à être cités à l’aube de ce 21e siècle, il faut être faible et lâche pour jouer sur ces fibres, avoir énormément peur du changement et de la démocratie pour tomber dans ce piège.
Abdoulaye Wade disait dans son ouvrage ‘’Un destin pour l’Afrique’’ ceci « Dit moi quelle jeunesse tu as et je te dirais quel pays tu auras », la jeunesse Tchadienne doit être à l’avant-garde de sa génération, porter le flambeau et les espérances des peuples du Tchad profond. L’unité pour cette génération n’est pas un choix, c’est un devoir, une question existentiel, parce que nous sommes la génération de la dernière chance, l’histoire ne nous fera pas de cadeau. Je fini par une citation de Jean Monnet, un grand homme d’Etat français, artisan de la victoire des alliés durant la seconde guerre mondial, père de la planification à la française et l’un des fondateurs de l’union européenne qui disait à peu près ceci « Si nous ne changeons pas nos mentalités, nos enfants reproduiront nos erreurs ».