Bientôt 50 jours, que Noubadoum Sotiman Didier, journaliste à l’'Office National de Radiodiffusion du Tchad, est porté disparu dans l’exercice de son métier. Le 03 mars dernier, Il était parti au Cameroun pour une rencontre sous-régionale dans le domaine de l’environnement. Depuis lors, il n’a pas réapparu ni donner signe de vie et des nouvelles de lui. Cette disparition inquiète ses amis face à l’indifférence des autorités tchadiennes.
Cette inquiétude autour de la disparition du journaliste tchadien préoccupe de nombreux citoyens tchadiens avertis qui s’interrogent : « Ni l’ONRTV encore moins, le Ministère de la communication et celui des affaires étrangères n’ont osé s’indigner ni se lamenter sur le sort qui serait réservé à ce citoyen tchadien », s’est insurgé, un journaliste tchadien sous couvert de l’anonymat joint à l’étranger.
Notre interlocuteur poursuit ses accusations : « Pourquoi les journalistes et les autorités tchadiens s’identifient-t-ils autant par ce manque de solidarité à leur égard de leurs compatriotes ? S’est-il plaint !
Au sort inquiétant du journaliste Noubadoum, s’ajoute celui d’Adam Abdoulahi Mahamat Fadoul, directeur de publication du journal indépendant de Ndjaména Aldjida. Il a été arrêté le 23 avril dernier aux environs de 16 heurs au siège de son journal et détenu dans les locaux des renseignements tchadiens. Son tort : avoir publié un article dans son journal un article qui incriminerait le prétendu Imam, Hassan Hissein, président du conseil des affaires islamiques du Tchad.
Par un communiqué de presse, la Convention tchadienne pour la défense des droits de l’homme au Tchad, avait dénoncé son arrestation et exigé sa libération immédiate.
L’association des droits de l’homme a estimé que : « Une fois de plus, la liberté de la presse est foulée au pied par le gouvernement.
Par ailleurs, elle s’inquiète sur l’état de santé du Directeur de publication du journal, en affirmant qu’il est malade de tuberculose et qu’il n’a pas pu prendre ses médicaments. Elle craint pour sa santé et sa vie.
Par la même occasion, la rédaction du journal Aldjidja, nourrit la même inquiétude au sujet de l’arrestation de son directeur de publication.. « Nous exprimons nos vives inquiétudes par rapport à la pression que subit le Directeur de publication dans l’exercice professionnel de son métier dans un climat démocratique qui confère la liberté d’expression » a déclaré l’équipe rédactionnelle du journal dans un communiqué publié par notre blog.
La disparition et l’arrestation successive de ces deux journalistes, rappelle l’année 2013, où des journalistes-blogueurs et des contributeurs des blogs proches de l’opposition en exil, ont été arrêtés arbitrairement et jugés injustement sur la base des fausses accusations dénouées de tout fondement.
En dépit de la vigilance observée par les organisations internationales ayant en charge la mission de défense et protection des journalises, la question de la liberté de la presse et d’expression demeure préoccupante au Tchad, sans véritable amélioration constatée.
Le 03 mai prochain, sera célébré la journée internationale de la liberté de la presse dans le monde, il convient de rappeler aux autorités tchadiennes leurs engagements internationaux sur cette question primordiale pour la marche démocratique du pays.
Makaila NGUEBLA