Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie
Membre du Réseau Euro-méditerranéen des Droits de l’Homme
Communiqué
Des députés de l’Assemblée nationale constituante et des représentants de la société civile échangent avec leurs homologues du Parlement européen
À l’invitation d’Hélène Flautre, députée européenne et de Daniel Cohn-Bendit, vice-président du groupe des Verts/ALE au Parlement européen, des députés de l’Assemblée nationale constituante tunisienne et des membres de la société civile se sont rendus, le mardi 19 novembre 2013, à Strasbourg pour participer au Parlement européen à la rencontre organisée sur le thème « la Tunisie à la croisée des chemins ».
La délégation tunisienne était composée de Samir Bettaieb (député, Al Massar), Iyed Dahmani (député, Al Joumhouri) , Rim Mahjoub (députée, Afak Tounis), Mongi Rahoui (député, Front populaire), Bochra Bel Haj Hamida (membre de Nidaa Tounis), Ramy Salhi (REMDH Tunis), Kamel Jendoubi et Mohieddine Cherbib (CRLDHT).
Outre la présence de plusieurs députés européens, on notait également celle de membres d’associations tunisiennes de l’émigration actives sur Strasbourg et ses environs ainsi qu’une délégation de l’ATMF (association des travailleurs Maghrébins de France), association qui a, de tout temps, été aux côtés des Tunisiens de l’émigration pour la défense de leurs droits individuels et collectifs. En outre, la délégation tunisienne a été reçue par Jean-Luc Mélenchon et Marie-Christine Vergiat, députés européens.
La délégation tunisienne s’est employée à dresser un état des lieux de la situation en Tunisie attirant l’attention des députés européens sur la gravité et la complexité de celle-ci, démontrant qu’elle était bien différente et autrement plus inquiétante que l’image véhiculée à l’extérieur par ses principaux représentants officiels. Ils ont, tour à tour, attiré l’attention :
· sur la manière dont la « troïka » plus précisément Ennahda use et abuse de sa position à la tête du gouvernement pour imposer des mesures contraires à la volonté de démocratisation de la société ainsi que celle-ci l’a exprimé à de multiples reprises depuis les élections d’octobre 2011 et plus magistralement encore, de façon massive et pacifique, après les assassinats de l’opposant Chokri Belaïd et de Mohamed Brahimi :
· sur l’absence de réelle volonté des autorités pour mener à bien un « Dialogue national » et respecter la feuille de route établie de concert par l’UGTT, l’UTICA, le Conseil de l’ordre des avocats et la Ligue des droits de l’homme ;
· sur le pouvoir exorbitant que la majorité parlementaire s’est arrogée en l’absence de tout autre contrepouvoir institutionnel, exception faite des avis rendus par le Tribunal administratif sur la légalité de certaines décisions ;
· sur la nécessité pour l’Union européenne d’avoir un diagnostic de la situation qui ne se base pas que sur la présentation officielle simpliste (tronquée) et de prendre en compte dans « la lutte contre le terrorisme » non seulement ses dimensions sécuritaires mais aussi politiques et sociales.
· sur la nécessité d’intégrer dans le cadre de la négociation et mise à jour de l’accord de libre échange complet et approfondi tuniso-européen un volet dialogue politique et d’associer à ces négociations des représentants de la société civile tunisienne.
Paris, le 29 novembre 2013.